Ce soir où je déteste ce que je vis

Ce soir où je déteste ce que je vis. Ces jours où la vie pèse tellement. Ces moments où je me déteste et je veux disparaitre... Un trauma de plus à traverser. Comment ?

20 décembre 2022

Ce soir où je déteste ce que je vis...

Depuis plusieurs semaines, et même plusieurs mois, je vis en eaux troubles. Celles qui font émerger le trauma et qui ramènent au rivage calme, après errances, noyades, bouffées d’air et grelottements.

Je me déteste parce que j’ai menti et je me suis menti.
J’ai dit "je t’aime"
J’ai dit "merci pour la tendresse dont tu es capable"
Alors qu’au fond de moi grondait une autre vérité... Celle qui n’est pas sortie sous prétexte de voir le meilleur en chacun, même dans le pire des connards et ce soir je suis fatiguée de ça.

Pendant les 4 mois qu’a duré notre relation j’ai vécu les montagnes russes émotionnelles.
Traitée à la fois de déesse et de merde
Jugée sur nos performances sexuelles "je n’ai jamais connu ça avant" et insultée de "salope" ou de "frigide"

Bien sûr j’ai pété des câbles, balancé des clés, hurlé...

parce que mes valeurs les plus profondes ont été mises à vif

Bien sûr il me prenait dans ses bras en public, venait voir mes expos collectives, se montrait "idéal" devant mes amis. Jusqu’au jour où, suffisamment discrètement, et aux yeux de ceux qui étaient présents, il m’a pincé les seins.

Dans l’intimité, ce sont ses mains qui enserraient mon cou, malgré mes demandes d’arrêter ce jeu qui n’en n’était pas un.
Bien sûr j’ai eu du plaisir physique et des terreurs aussi.

C’est cet équilibre insécure, mais équilibre quand même, qui m’a fait douter, m’a fait pleurer, m’a fait croire que j’aimais...

Jusqu’à ce jour où plus aucune parole n’a été tenue.
Jusqu’à ce jour où il m’a dévalorisée à travers le regard de l’autre : "ils disent que..."
Jusqu’à ce jour où je me suis réveillée en sueur

J’ai mis un terme à tout cela... et d’un coup tout a resurgi.

J’avais pris un autre chemin que le mien
J’avais égaré mon identité pour ne pas faire trop de vague.
J’avais arrêté de m’habiller pour me plaire, je m’habillais pour qu’il me regarde moins
J’avais arrêté de faire ce qui me met en joie : massage, lecture, méditation
Jamais pendant ces 4 mois je ne me suis sentie entièrement apaisée.
J’ai survécu

4 mois sur une vie, c’est peu et en même temps je suis en colère contre moi. Contre lui, le fait que ce genre de perversité existe et contre moi.

Comprenez-moi bien, entre les tornades, il y avait des moments qui rehaussaient le tout et qui faisait qu’une voix me disait "ça va en fait"...
Une autre voix, la sienne, disait également "tu es la seule à penser comme ça" à propos de tout et n’importe quoi. De l’humiliation sous couvert d’humour.

Ce soir je suis fatiguée, voici ma vérité ; ce type s’est comporté comme un connard. Un vrai ! Un tellement caractérisé qu’on en peut pas se tromper. Sisi...
 Salope est une insulte, pas de l’humour
 Etrangler pour sentir sa propre domination lors d’un rapport quel qu’il soit alors que ce n’est pas consenti est pour le moins du harcèlement
 Toucher, attoucher et vouloir pénétrer une personne qui dort est également du harcèlement
Le mot "pervers narcissique" a été lâché aussi. Parce que ce "jeu" de mise en valeur et destruction a bien un mot et c’est celui-là.

"ça peut te pulvériser en infime poussière"

Voilà, je me sens émiettée, disloquée et je tiens bon.
Je tiens "serré". A tel point que la nuit je me réveille avec des crampes.
Serrée, à tel point que mes muscles et mon cœur se durcissent
En survie à tel point que je ne dors toujours pas et que je vis à moitié.

Ce soir, j’aimerais l’empaler, la pointe dans le sol, son corps glissant le long du pal et sa souffrance pour quelques jours. Histoire de montrer aux violeurs, aux pervers et à tous les connards ce qui arrive à ceux qui font du mal.
Je sens bien que l’Univers n’est pas content avec ça et moi non plus d’ailleurs... ça n’arrivera pas. Ce n’est qu’un fantasme chez moi la méchanceté.

Ce soir je dépose ma colère, ma peine, ma peur et ma terreur au creux de l’amour dont les autres sont capables. Parce que ce soir, j’ai juste envie de péter des gueules